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MA VIE C'EST UN PEU ÇA !

TEMPS LIBRE

17 Février 2023, 11:40am

Publié par Guillaume

TEMPS LIBRE

« Pouce » ça aurait fait un bon titre aussi. Parce que c’est l’idée. Vous savez ces minutes ou ces heures pendant lesquelles on s’autorise. À quoi me direz-vous. À tout peut-être. Surtout à rien. Ce rien qui vous envahit, prend toute la place. Qui vous autorise à laisser filer le temps sans chercher aucune excuse. Sans culpabiliser.

De ma chaise j’avais cette vue. Dixième étage. J’attendais. J’avais rendez-vous. Pas le rendez-vous d’un 14 février non. Celui du 16. Avec une personne un peu trop délaissée depuis quelque temps. J’espérais qu’elle ne m’en tiendrait pas trop rigueur. Surtout au moment du détartrage.

Je me retrouvais seul dans cette salle d’attente. Du silence et du bleu en face. Avec juste ce qu’il faut de blanc dedans, de ces vapeurs légères pour susciter la contemplation. Qui n’est jamais aussi douce que lorsqu’elle ne vous laisse pas le choix. Oui on le sait bien, chez soi si on reste assis à regarder les cieux pendant 23 minutes on s’expose à cette petite voix intérieure venue de loin, de l’enfance, qui vient vous chuchoter à l’oreille qu’il serait temps de sortir ces fesses du canapé. Imparable. 

C’est toujours comme ça. Être dans le faire. On n’a pas le temps, on ne le prends pas. Puis certaines situations vous sautent à la gueule sans prévenir. Elles vous collent contre un mur en vous disant bouge pas de là c’est le moment de faire une pause. Pas le choix. Faut laisser faire. Respirer. Ne t’occupe de rien on prend le contrôle. 

Là non. Aucun message. Juste un panneau dans la tête qui te dit d’un air malicieux t’es dans un sens unique tu peux pas changer de direction, laisse-toi aller. Et même si j’étais resté assis là pendant 33 ou 47 minutes, je les aurais regarder défiler ces minutes sans en perdre une goutte. Peut-être même que j’aurais eu le temps de voir passer un avion avec des gens dedans. Des gens assis dans le ciel. Qui ne m’auraient pas vu. J’aurais eu un avantage sur eux. J’aurais su qu’ils étaient passés là en laissant une trace...

On les a tous connues ces parenthèses forcées. Un bouchon sur le périph’, en transit dans un aéroport ou une dentiste qui a parfois 18 minutes de retard. Et là je vois votre regard remonter un peu plus haut dans ce texte, le pouce ou l’index à la recherche de l’incohérence, de ce détail qui vous ferait penser il aurait pu se relire quand même. N’y allez pas. J’avais 5 minutes d’avance.

 

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ndlr à propos du titre : c'est un clin d’oeil à l’une de mes premières chansons écrite dans une brasserie il y a plus de 20 ans ! Gare de Lyon. En attendant le train. Elle ne figure sur aucun de mes 5 albums.

Pour plonger dans le ciel cette chanson est pas mal... L'occasion pour vous de découvrir Sam Beam alias Iron and wine ?

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