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MA VIE C'EST UN PEU ÇA !

LE PRÉNOM

28 Janvier 2023, 19:26pm

Publié par Guillaume

LE PRÉNOM

19 au 26 Juin 1993 - Stage  « Base BAFA » - Beaupréau - Maine-et-Loire. 

J’arrive dans un groupe où je ne connais personne. On doit être une trentaine. La vie en communauté. Chambres-dortoirs. Mettre la table. Débarrasser. Proposer des idées. Participer aux jeux aux discussions aux émotions du groupe. Dormir peu. Régresser pas mal.

C’est marrant parce qu’en repensant à cette semaine de formation dont on est ressortis très formés, j’ai comme une prise de conscience. Moi qui suis un vrai solitaire (avant j’avais des doutes maintenant plus trop), quand je me retourne sur ce genre de souvenirs (les formations, les stages sportifs, les festivals) : rien de négatif ne ressort. Pourtant j’accrochais pas avec tout le monde c’est une certitude. Il y avait forcément des tensions passagères mais c'est surtout ce vent de liberté qui me reste. Intense. Une récréation géante avec un petit déchirement à la fin. À chaque fois. Le vide qui suit. Le silence. 

Cette formation pour devenir animateur de centre de vacances alternait la théorie et les mises en pratique qui n’en étaient pas. Sans enfants sous la main, ces expériences entre adultes* restaient un peu superficielles. Je ne crois pas avoir mémorisé le moindre contenu. Sauf éventuellement un ou deux détails marquants mais qui ne constituaient pas la base de cette formation.

Le premier c’est que j’avais chanté Michelle des BEATLES à la soirée finale sur cette pelouse. Puis une autre chanson dont j’ai oublié le titre. En français je crois. Joe Dassin peut-être.

Le deuxième de ces détails, c’est que je ne l’avais pas chantée seul Michelle. On était en duo. Elle était brune. Discrète. Très discrète. Timide et pourtant une belle présence. Classe. La beauté qui s'ignore. Et plus la semaine avançait plus on passait du temps ensemble. Vous devez la connaitre la stratégie quand vous entendez la consigne « mettez-vous par groupes de 4 » ? Vous trouvez toujours la solution (avec des arguments plus ou moins honnêtes du genre "ben tu sais tu devrais plutôt aller dans l'autre groupe sinon y'a que des mecs là et je crois avoir entendu qu'il fallait un peu de mixité... tu veux bien échanger avec elle ?") pour vous retrouver dans le même quatuor ! En résumé, le matin, j’attendais de la recroiser et le soir j’espérais que son départ se fasse le plus tard possible. 

On se plaisait. Enfin je crois.

Mais au détour d’une conversation, probablement par hasard, elle m’avait parlé de son copain. Qui n’était pas là. Alors comme j’étais pas du genre à me lancer tout schuss sans filet… j’ai freiné avant même de démarrer ! Si à cet instant l'expression « mais il est con ou quoi ? » vous arrive en souriant, merci de la garder pour vous. Pas la peine d’en rajouter une couche. Je suis autonome en matière d’auto-flagellation. Mon dos n’en peut plus.

Magnifique souvenir cette rencontre. Nos maladresses accordées. Si je regrette ? Je vous laisse imaginer la réponse. Mais le plus terrible dans tout ça, c’est qu’il me manque un détail. LE détail. Celui qui d’habitude ne m’échappe jamais. Ma mémoire est assez infaillible en la matière parce que c’est très important à mes yeux. La plus belle façon de respecter quelqu’un. Se souvenir de son prénom.

Sauf que le sien je l’ai pas. Je l’ai plus. 

Il me manque.

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*merci de garder vos idées loufoques pour vous. Moi ça m’a même pas effleuré quand j’ai rédigé ces mots. Pas une seconde.

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